Vous cherchez à acheter ou vendre une voiture et vous vous demandez ce qu’il en est de la vente aux enchères ? S’agit-il d’une solution intéressante pour les particuliers ?
J’ai moi-même acheté et fourni des autos dans les salles de ventes. Après avoir côtoyé cet environnement et les gens qui l’animent, je vous livre ici mon avis. Pour découvrir les coulisses de la vente de voiture aux enchères, vous n’avez qu’à poursuivre la lecture.
Vente de voitures aux enchères : briser le mythe
Pour commencer, voici ce que vous n’êtes pas censé savoir :
Contrairement aux préjugés, la provenance des voitures vendues aux enchères n’est pas essentiellement issue des saisies et liquidations judiciaires.
En fait la plupart des voitures disponibles dans les salles sont des « ventes volontaires ». Cela signifie qu’elles sont confiées volontairement à l’étude d’un commissaire-priseur, qui dans la plupart des cas, devra atteindre « un prix de réserve » fixé par le donneur d’ordre.
Elles sont généralement cédées par des organismes financiers suite à des retours de location en longue durée. Dans d’autres cas, elles proviennent de différents professionnels de l’auto. Enfin, quelques-unes sont tout simplement vendues par des particuliers. Oui, vous et moi pouvons vendre nos voitures aux enchères !
Comment se déroule la vente aux enchères d’un véhicule ?
Prenons l’exemple le plus simple. Un particulier, Georges, accepte de prendre le risque de vendre sa voiture en dessous du prix du marché et soumet au commissaire-priseur un prix minimum à atteindre pour la vente.
Connaissant parfaitement son marché, le commissaire-priseur accepte parce qu’il pense que ce prix minimum peut être atteint, voire dépassé. Si tel est le cas, il pourra ainsi encaisser les frais d’adjudication. Mais alors, comment peut-il être certain d’atteindre le prix de réserve, et ainsi s’engager vis-à-vis du vendeur ?
Hé bien pendant la vente, un collaborateur anonyme de l’étude détient la liste des autos avec les prix de réserve à atteindre.
Si le prix n’est pas atteint il enchérira à son tour sur le dernier enchérisseur, jusqu’à atteindre le prix de réserve laissant alors à ce moment-là, la main au dernier enchérisseur. Dans le cas contraire, si le dernier enchérisseur n’aurais pas suivi l’enchère jusqu’au prix de réserve, le collaborateur et enchérisseur anonyme, est désigné comme l’acquéreur par le commissaire-priseur.
J’en ai même vu faire un chèque devant tout le monde pour se rendre crédible ! En réalité, cette voiture n’est pas vendue, et sera restituée à Georges. Elle pourra éventuellement être présentée de nouveau lors d’une prochaine vente.
Précautions à prendre lors d’une vente aux enchères
Si vous avez déjà participé à une vente aux enchères, il n’a pas pu vous échapper que certains professionnels semblent payer trop cher pour certaines autos !
Bien souvent ce sont des marchands auto venus de l’étranger qui payent leurs achats en hors taxe à l’étude, et devront s’acquitter « à priori » de la TVA dans le pays où ils exercent. En réalité, la reproduction d’une fausse facture en TTC présentée aux services fiscaux de leur pays fera l’affaire.
Donc, faites attention de ne pas vous laisser entrainer dans une surenchère, rassuré à l’idée que d’autres la suivent encore.
Trouver des bonnes affaires dans une vente aux enchères
Il demeure cependant quelques bonnes affaires à réaliser pour un particulier. Mais elles restent bien plus complexes et moins accessible que pour un professionnel.
La première raison c’est qu’un négociant auto ne sera pas là pour acheter un modèle précis. Connaissant le prix du marché en général, il pourra participer à différentes enchères tant qu’il n’a pas acheté la, ou les voitures espérées, s’offrant ainsi plus de possibilités d’achats pour garnir son parc d’occasion.
La deuxième raison, c’est que dans le volume d’achat, même en se trompant sur l’état d’une voiture et du coup mal achetée, il pourra éventuellement compenser avec une autre voiture lui laissant une meilleure marge, ce qu’un particulier ne pourra pas faire dans le cas d’un mauvais achat.
Devant cette crainte, un particulier sera moins généreux pendant l’adjudication laissant ainsi passer quelques affaires pour les autres qui l’emmèneront dans la plupart des cas, à repartir bredouille…
Mes conseils pour acheter un véhicule aux enchères
La vente d’une voiture ayant plus de quatre ans, exclue pratiquement le retour location longue durée.
Les véhicules provenant de cette filière font partie selon moi des voitures les plus saines à l’achat. Aussi bien pour leur entretien que pour leurs utilisateurs.
De plus, une voiture au-delà des quatre ans, pourra provenir d’une liquidation judiciaire, laissée sans entretien depuis de long mois.
De la même façon, une voiture vendue volontairement par un marchand auto peut être suspect. C’est souvent le dernier recours des professionnels pour se débarrasser d’un véhicule cumulant de nombreux problèmes.
Voitures inondées, accidentées, moteurs fatigués, compteurs trafiqués, les salles de ventes regorgent de véhicules en mauvais état sans que l’étude en porte la responsabilité. Si vous achetez une voiture aux enchères et qu’elle présente ce type de vices, vous n’aurez d’ailleurs aucun recours.
Curieusement d’après mes retours, les particuliers sont plutôt satisfaits de leurs achats de véhicules aux enchères. Ils ont fait sauter tous les verrous de sécurité en « payant pour voir » !
Une recommandation : N’hésitez pas de prévoir beaucoup de temps lors de la visite avant la vente. Inspectez minutieusement l’état visuel de plusieurs voitures, multipliant ainsi le choix de plusieurs adjudications possibles.
Lors d’une vente de voiture aux enchères, vous pourriez avoir le regret de ne pas vous être attardé sur cette voiture qui vient de se brader !
En bon observateur, intéressez-vous aux voitures qui semblent être délaissées par les visiteurs.
Bon achat les permis B, et surtout ne vous laissez pas impressionner par le nombre de visiteurs présents. Seul, deux sur dix sont acheteurs !
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